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Article n°3 : L'obésité, ce sujet tabou !

Dernière mise à jour : 5 juin 2020


« Oui, mais je préfère le voir un peu plus rond que le voir trop fin»

« Crois-moi quelques kilos en plus ne lui fait pas de mal »

« Non, mais attends, on voit bien trop ses côtes là, on ne s’en occupe vraiment pas correctement, c’est sûr »

« Oh, allez, un petit sucre ou un reste d’assiette par-ci, par-là, c’est pas la mort »

« Oh non, mais regarde, il est tout rondouillard, il est trop mignon »


Peut-être ces phrases sont-elles banales pour vous, mais pour moi, elles ont le don de me hérisser le poil. Mais alors pourquoi est-ce si grave? Laissez-moi vous expliquer.


L'évolution de nos vies a entrainé, avec l'urbanisation essentiellement, une sédentarité de plus en plus importante, que ce soit pour l'humain ou pour l'animal. En effet, nous n'avons qu'à tendre le bras pour disposer de tout sans que cela nous coûte le moindre effort, j'entends ici l'effort physique car le porte-monnaie, lui, il en prend un coup ! Au vu de l'accroissement des animaux de compagnie au sein de nos foyers, l'industrialisation a suivi le mouvement en produisant toujours davantage mais au détriment de la qualité et souvent trop calorique (que ce soit pour nos amis carnivores ou nos amis herbivores).


Ainsi, en France, il est à noter que 40% des chiens, 30% des chats et environ 30% des chevaux souffrent (oui, oui j'ai bien dit souffre) d'obésité.


Récapitulons donc : sédentarité + régime hypercalorique = c'est la cata !



I. L'obésité, qu'est-ce que c'est concrètement?


Avant toute chose, il sera à noter que les termes obésité et surpoids veulent dire la même chose. En effet, il n'existe, à ce jour, aucun seuil pour les différencier.


Par définition, et selon l'OMS : « L’obésité et le surpoids se définissent comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé ». On parlera d’obésité lorsque le poids dit « optimal » de l’animal dépassera les 15% (oui oui, seulement).


Les mécanismes de prise et de perte de poids sont très complexes et ne seront pas détaillés ici, car cet article se transformerai, sans nul doute, en thèse. Cependant, il est essentiel de comprendre que ces deux notions sont intimement liées et reposent sur deux facteurs : le stockage et la dépense énergétique.


Je m'explique, quand la ration alimentaire est plus élevée ou plus basse que le besoin énergétique (le besoin en nutriments) de l’animal, ce dernier prend ou perd donc du poids. En effet, si l’apport en nutriments est supérieur à la dépense énergétique de l’individu, le surplus de ces nutriments sera stocké dans les adipocytes (cellules graisseuses) entrainant la prise de poids. Et inversement, pour la perte de poids.


Tout est donc une question d'é-qui-libre ! (Ce fameux équilibre si difficile à atteindre et surtout à tenir) : l'équilibre énergétique. Il permet de maintenir un poids stable tout en évitant la sur ou la sous-alimentation. Pour ce faire deux régulations interviennent :


  • La régulation à court terme : via le système nerveux central et notamment, par le centre de la satiété contenu dans l'hypothalamus, et par des hormones du tractus digestifs (je vous épargne leur nom, ne me remerciez pas !).

Section medio-sagital du cerveau du mammifère (Sherwood, Kalndorf, Yancey)


  • La régulation à long terme : dépendant des réserves adipeuses et se faisant grâce à différents médiateurs (hormones) : leptine, insuline, hormones thyroïdiennes, TNF-alpha et l'adipsine.


II. Comment la prise de poids se fait-elle?


Elle repose sur le développement de la masse adipeuse qui est elle-même responsable de la prise de poids. Un petit schéma?


Phase I : Développement de la masse adipeuse en deux étapes :


Phase II : Développement de la prise de poids en deux phases:


Masse maigre : Elle représente 70 à 90% du corps et est composée des os, muscles, peau, organes et liquides du corps humain.


Outre l'aspect physiologique de la prise de poids, il existe également des facteurs de risque important à prendre en compte lorsqu'on adopte un animal et qui peuvent être à l'origine d'obésité.


III. Facteurs de risque de l'obésité.


1. Facteurs liés à l'animal.


  • Le sexe : Les femelles seraient plus prédisposées que les mâles à l'obésité.

  • L'âge : L’obésité toucherait les animaux d’âge moyen mais une tendance à l’augmentation du poids est observée avec l’âge. En effet, le métabolisme de base de nos compagnons âgés à tendance à diminuer alors que la masse graisseuse aurait tendance à augmenter. Mais attention, l’obésité peut être également présente chez nos jeunes animaux, on parle d’obésité juvénile mettant en cause une ration inadaptée aux besoins de l’animal. (Et oui, la soupe ça fait grandir, mais elle, elle est à base de légumes, alors ça passe. Et même si votre animal vous regarde avec des yeux d’amour, on évitera de lui rajouter une dose car après tout « il est en croissance, ça ne peut pas lui faire de mal »).

  • La prédisposition raciale : Chez le chien, on retrouvera le chien de berger, le Golden Retriever (coucou kiki), le Labrador, le Berger Australien, le Beagle,.. Chez le cheval, on retrouvera les poneys (shouetland, pottock...), l’Haflinger, le Fjord, l’Appaloosa (coucou Billy), le Quarter Horse,...


2. Facteurs liés au gardien.


  • Influence du gardien : Des études récentes ont mis en évidence l’omniprésence d’un comportement anthropomorphique entre le maitre et l’animal en surpoids. Par ailleurs, il a été également mis en avant la mauvaise interprétation des comportements animaux par leur gardien pensant qu’ils réclament en permanence de la nourriture.

  • L'exercice et l'environnement : La sédentarité entraine, inévitablement, la baisse de l’activité physique de l’être humain et donc de son animal. Alors je sais, parfois on a la flemme, parfois il pleut, parfois il fait froid, mais Médor ou Joli Jumper, eux, ils s’en moquent un peu et ils ont vraiment besoin de leur balade, déjà pour leur plaisir (vous comprenez c’est bien trop chouette de sentir des odeurs, de se rouler dans la crotte, découvrir de nouveaux paysages) mais, surtout, pour leur bien-être.


3. Autres facteurs.


Attention, dans certains cas, l'obésité peut aussi être secondaire, notamment lors de :

  • Certaines maladies endocriniennes : diabète, hypothyroïdie, hyperinsulinisme, hypercorticisme...

  • Chirurgie : stérilisation et castration. Une étude a montré que la stérilisation/castration occasionnait une baisse des besoins énergétiques, d’environ 30%, au repos. En effet, les périodes de chaleur occasionnent une perte de masse graisseuse très accrue que ce soit chez le mâle ou chez la femelle.

  • Certains traitements médicamenteux : pouvant entrainer des effets secondaires comme de la polyphagie (sensation de faim accrue). On retrouve le phénobarbital (anti-épileptique), les corticoïdes, les benzodiazépines...


Alors oui, nous sommes souvent mis en cause (et c'est souvent le cas) mais il peut être intéressant de réaliser des examens plus approfondis si, malgré vos efforts pour faire perdre du poids à votre animal, ce dernier ne perd pas 1g.


IV. Dangers de l'obésité.


Il est important de savoir qu'en cas d'obésité, les cellules du système immunitaire entretiennent une inflammation permanente (chronique) via des substances que l'on appelle "les cytokines pro-inflammatoires" sécrétées en grand nombre par le tissu adipeux en cas de surpoids. Cette inflammation chronique et cette accumulation de graisse atteignent donc toutes les structures et fonctions du corps.


  • Atteinte de la fonction locomotrice : l'inflammation chronique causée par le surpoids atteint les articulations de l'animal et est un des éléments déclencheurs de l'arthrose. À cette inflammation s'ajoute l'effet mécanique du surpoids sur les articulations avec une surcharge des cartilages et une rupture des structures de stabilisation (ruptures ligamentaires).

  • Atteinte de la fonction cardio-vasculaire : l’obésité provoque une accumulation de graisse au niveau du péricarde et entraine une augmentation du travail cardiaque pouvant être à l'origine d'une atteinte cardiaque et/ou respiratoire.

  • Atteinte de la fonction digestive : l’excès de gras entraine des modifications du métabolisme des graisses et des glucides touchant, notamment, le foie et le pancréas et pourrait donc être à l’origine de pancréatite ou d’insuffisance hépatique.

  • Atteinte de la fonction respiratoire : il existe une relation entre la fréquence de collapsus trachéal et l’obésité. Par ailleurs, les signes cliniques de maladies respiratoires semblent exacerbés en cas de surpoids.

  • Atteinte du système reproducteur : l’accumulation de gras dans la filière pelvienne pourrait conduire à une augmentation du risque de dystocies (difficulté mécanique à la mise bas) et une adaptation moins importante aux changements physiologiques liées à la gestation. L'infertilité peut aussi survenir en cas de surpoids par modifications hormonales liées à l'obésité.

  • Atteinte du système urinaire : la présence de graisse en position retro-péritonéale exercerait une compression mécanique sur le bas de l’appareil urinaire et engendrerait de l'incontinence urinaire.

  • Atteintes cutanées : peau plus fine, plus sèche, poil sec, poil terne, poil cassant, dépilations...

  • Troubles comportementaux : diminution de l’intérêt pour les activités classique, baisse de l’exploration, coprophagie (animal mangeant ses excréments), vol de nourriture, protection des ressources accentuée...

  • Troubles métaboliques : l'obésité est un des facteurs responsables de résistance à l'insuline. Cette résistance est d'ailleurs de plus en plus fréquente chez nos compagnons.

  • Risque anesthésique et chirurgicale : certains produits anesthésiques sont solubles dans la graisse nécessitant une plus forte dose et par conséquent un réveil plus long et un temps opératoire plus long. Par ailleurs, le principal risque chirurgical (à proprement parlé) est l'ouverture spontanée des plaies.


V. Reconnaitre l'obésité à l'aide du score corporel.


Le poids en lui-même ne permet pas d’apprécier la masse maigre et la masse graisseuse d’un organisme. Une note d’état corporel a ainsi été établie en se basant sur des critères de palpation. Il existe différents scores corporels : le score sur 3, 5, 7 ou 9 points. Le score sur 5 points est le plus utilisé :



  • Score 1 : maigre

  • Score 2 : insuffisant

  • Score 3 : idéal

  • Score 4 : gras

  • Score 5 : obèse




Schéma PureFeedcompagny.


Mais pour que cela vous parle plus, je vais décrire le score sur 9 points, pour lequel j'ai une petite préférence car plus réaliste, et, pour que vous puissiez, par la palpation de votre animal, déterminer si celui-ci est en surpoids ou non (tous animaux confondus).


Échelle de Laflamme.



Pour informations, le score corporel égal à 8 (génotype résistant à l'insuline) est le score, très souvent et très malheureusement, recherché lors des modèles et allures, voyez dans quel monde on vit :( .


Mais alors que faire pour que mon compagnon, qu'il soit sur sabot ou sur coussinet, puisse aller mieux.


(Schéma : Laflamme)




VI. Aides naturelles pour améliorer l'état physique de notre compagnon.


Tout d'abord, il est important de faire réaliser un petit bilan chez son vétérinaire afin d'éliminer toute cause pouvant être responsable d'une prise de poids.


La première chose à faire est d'accepter que son animal soit en surpoids (et ce n'est pas si facile, croyez-moi). Une fois que vous aurez fait ce chemin alors vous serez dans de parfaites dispositions pour entreprendre la perte de poids de votre compagnon.


Ensuite, il faut aller voir du côté alimentaire (c'est inévitable). Vous pouvez faire appel à votre vétérinaire ou à votre nutritionniste afin que ce dernier vous effectue un calcul de ration dans le but d'être au plus juste concernant la perte de poids de votre animal. En effet, il est important de ne pas aller trop vite pour ne pas risquer de perte musculaire (ça on veut le garder !). On estime que le rythme de perte de poids doit se situer entre 1 et 2% du poids initial par semaine.


Ainsi, on viendra réduire l'apport calorique sans créer de carences alimentaires, développer la masse musculaire, stimuler l'utilisation des réserves graisseuses, diminuer la masse graisseuse et surtout ne pas créer de stress alimentaire.


Pour ce faire, il faudra prendre en compte différents nutriments tels que les protéines (effet de satiété important et augmentation de la dépense énergétique), les lipides (acides gras essentiels et assurent le transport des protéines liposolubles), les glucides (favorisant ceux à indice glycémique faible), les fibres (réduisent la densité calorique et favorisent la satiété), les minéraux (attention au rapport phosphocalcique), les vitamines et les oligo-éléments.


N'étant pas spécialisée dans l'alimentation animale, je vous laisse le loisir de vous diriger vers des personnes compétentes dans ce domaine. Il est également important de prendre en compte le stade de vie de l'animal (en croissance, âgé...) qui demandera des besoins différents.


La distribution des repas est aussi importante à prendre en compte, on privilégiera donc :

  • Chez le chien : on privilégiera une ration distribuée en 2 ou 3 fois afin que ce dernier ne ressente pas la faim trop longtemps. On peut également donner les 3/4 de la ration sur deux repas et le 1/4 restant au cours de la journée grâce à des jouets distributeurs. L'investissement dans une gamelle anti-glouton/labyrinthe (zooplus, croquetteland) est aussi apprécié car elle permet une préhension plus lente des aliments et donc une meilleure assimilation.



  • Chez le chat : ce dernier prenant en général 10 à 16 petits repas par jour, on pourra lui proposer de lui donner sa ration dans des jeux adaptés ou en cachant sa nourriture un peu partout dans la maison afin d'encourager leur instinct de chasse et afin d'éviter l'ennui. Il existe également des gamelles anti-glouton pour chat.



  • Chez le cheval : grande adepte du filet à foin (de qualité, évidemment), j'estime que ce dernier est un excellent moyen à mettre en place pour nos compagnons à sabots. Ce dernier permet (comme la gamelle anti-glouton finalement) une préhension plus lente de l'aliment, une meilleure assimilation et un ennui moindre. On pense souvent que le foin à volonté ne peut pas faire grossir le cheval, cela est parfois vrai mais cela est parfois faux aussi. On estimera donc que l'idéal se situera à 2% du poids total en fourrage par jour soit pour un cheval de 500kg => 10kg de foin (encore une fois c'est à prendre au cas par cas : cheval au travail, cheval de loisir, jument en gestation,...). Un CMV adapté est également à prendre en compte.


Il y a également des aides du côté de la phytothérapie (artichaut, fucus, graines de lin...), de la gemmothérapie (olivier, frêne...), de la micro-nutrition,... N'hésitez pas à me contacter pour réaliser un bilan en biorésonnance et voir ce qui pourrait convenir pour votre compagnon !


La troisième chose à prendre en compte est l'activité physique (vous avez cru y échapper hein?)


Pour le chien, le chat et le cheval l'exercice est indispensable dans le programme de perte de poids mais attention, il faut y aller progressivement (le cardio, c'est la vie !).


  • Chez le chien : on l'amènera au parc, on jouera à la balle (avec lui, je préfère le préciser), on ira faire de longues marches et on pourra même l'amener nager (idéalement dans une rivière/cours d'eau où il a pied).

  • Chez le chat : tout dépend si ce dernier vit en appartement sans accès à l'extérieur ou en maison avec accès à l'extérieur. On conseillera de jouer avec lui 5-10 minutes 3 fois par jour avec des jouets reproduisant une situation de chasse (bâton avec des petites plumes au bout par exemple). S'il apprécie, on peut également le promener en laisse à l'extérieur. Des arbres à chat ou des structures perchés sont également appréciées car ils lui permettent de bondir, sauter ou escalader.

  • Chez le cheval : je ne vous cache pas qu'une vie en extérieur avec des congénères est idéale afin qu'il puisse se mobiliser, jouer, galoper à sa guise. Cependant, les trotting et balades (montées ou à pied) dans des environnements vallonnés et variés sont d'excellents moyens de faire perdre du poids à votre cheval et en plus ils adorent ça et ils adorent voir du pays. Par ailleurs, si un cours d'eau ou une rivière passe près de chez vous, alors c'est le pompon !



Par ailleurs, les soins énergétiques et l'ostéopathie sont très importants à prendre en compte afin de prévenir les dégradations et les dysfonctions liées à l'obésité et afin de ré-harmoniser les énergies du corps dans le but d'optimiser la perte de poids. Encore une fois, n'hésitez pas à me contacter :) !


Pour conclure cet article en une seule phrase (car je pense que vous saturez un peu), l'obésité entraine une accélération du processus de vieillissement, une altération prématurée de la qualité de vie et une diminution de l’espérance de vie. (et je pense que ça suffira, ne m'en voulez pas trop s'il vous plait :))


Outre tous ces aspects à prendre en compte concernant la perte de poids de votre animal, le fait de prendre du temps pour vous et pour lui va considérablement changer et renforcer votre relation. Préparer à découvrir votre compagnon sous un nouveau jour et croyez-moi, cela vous ravira.


Naturellement, Hélène.


Sources :

Cours personnels

Physiologie Animale (Sherwood, Klandorf et Yancey)

Thèse "Traitement complémentaire de l'obésité du chien par l'acupunture" (Lasserre Camille, 2018)

Thèse "Réalisation d'un guide de prise en charge du surpoids et de l'obésité chez le chien et le chat" (CAEL Anne-Cécile, 2018)



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