Utilisant les plantes sous toutes leurs formes dans mon quotidien et en consultation, c'est tout naturellement que j’ai pensé vous présenter, de temps à autre, une plante aux nombreux bienfaits pour la santé de nos compagnons (et de la nôtre par la même occasion) ! Qu’en dites-vous ?
Pour ce premier article mettant à l’honneur nos amies les plantes, j’ai choisi l’ortie ! Oui, oui la merveilleuse ortie.
Le proverbe : " Qui s'y frotte, s'y pique" lui va à ravir. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle on l’évite. Ses petits poils urticants sont à l'origine de piqûres incroyablement douloureuses (je vous en parle en connaissance de causes, je suis tombée dans un fossé rempli de ces petites merveilles lorsque j’étais enfant, satané vélo incontrôlable !).
On retrouve cette plante principalement dans les régions tempérées, comme chez nous (quelle chance nous avons là) et elle aime les sols riches et humides.
Elle appartient à la famille des urticacées (« urticants »), et on en trouve environ 5 variétés rien qu’en France et notamment la Grande Ortie et l’Ortie Brûlante (de si jolis noms, vous ne trouvez pas ?)
L'ortie, une plante riche en nutriments.
Il est important de savoir que les feuilles d’orties (même si toute la plante se consomme) sont très riches en nutriments et, notamment, en protéines. En effet, elle contient 8g de protéines pour 100g, ce qui n'est vraiment pas négligeable !
Pour les autres nutriments, on retrouve :
Du côté de la micro-nutrition : Le calcium, le Fer, le Magnésium, le Cuivre, le Phosphore, le Potassium, le Zinc, le Manganèse (dont elle est très riche) et de la Silice.
Du côté des vitamines : Vitamine A, Vitamine C et Vitamines B1-B2-B5.
Et évidemment de la Chlorophylle, d'où sa très jolie couleur verte.
Où la récolter et comment s'en procurer?
Il n'est pas difficile de trouver des orties dans nos régions. En effet, elles se trouvent un peu partout : près de nos habitations, dans nos jardins, sur des terrains vagues... Cependant, si vous souhaitez en cueillir des sauvages, mieux vaut éviter les zones non contaminées par les pesticides, les produits chimiques ou les métaux lourds. Autrement dit, ne les cueillez pas près de grandes industries chimiques ou près d'une route très passante, ou d'une décharge par exemple.
Dans le cas où vous souhaitez éviter les piqûres, une balade ou tout autre inconvénient, vous la trouverez très facilement sous forme de gélules, de plantes séchées, de poudre... Le petit hic c'est que les quantités deviennent un peu folle pour un cheval (alors quand vous en avez 5 !) et que cela risque d'être un peu beaucoup coûteux ! En revanche, pour nos petits animaux de compagnie, c'est vraiment chouette.
Comment préparer l'ortie à la consommation?
Si vous en récoltez de la sauvage, il est évident que vous ne pouvez pas la faire consommer directement à vos animaux et à vous-même (à vos risques et périls, bon peut-être pas jusqu'au péril, mais quand même !). Il est, en effet, très rare de voir nos chevaux, nos chiens ou nos chats consommer directement les pieds d'orties à même le sol (hormis les ânes, les miens en tout cas, que voulez-vous)
Il faut donc venir les faire sécher, et il est très simple de le faire !
Tout d'abord, portez des gants (oui, je préfère le préciser) et venez couper les pieds d'orties, idéalement après la rosée du matin, une fois que les orties sont sèches (cela évitera aux orties de moisir plutôt que de sécher, et avec toute cette peine pour les cueillir, ce serait carrément dommage). Puis venez retirer les feuilles jaunes ou abîmées, elles sont souvent près des pieds. Rincez-les ensuite à l'eau claire et les laisser sécher quelques minutes au soleil.
Ensuite, plusieurs méthodes de séchage s'offrent à vous :
Le séchage au four :
Préchauffez votre four à 110°, placez vos orties sur une plaque allant au four (sur laquelle vous aurez placé une feuille de papier cuisson ou une plaque en silicone) puis enfournez-les 30 à 40 minutes en laissant la porte du four ouverte. Vous pouvez également poser une feuille de papier cuisson ou une feuille d'aluminium par dessus pour éviter que cela cuise. Pour rappel, nous voulons juste les faire sécher, nous ne voulons pas les cuire. Cependant, une légère cuisson est inévitable, et les nutriments à l'intérieur de la plante seront, encore une fois, inévitablement altérés. C'est pourquoi je ne suis pas très fan de cette technique.
Le séchage au déshydrateur :
Retirez les feuilles des tiges, placez-les sur le plateau du déshydrateur et faites-le tourner environ 2 heures à environ 40° afin d'altérer au minium les nutriments.
Le séchage à l'air libre : sans doute ma méthode préférée !
Une fois les orties cueillies, formez des bouquets de 10 à 15 tiges. Ficelez le bouquet à sa base à l'aide d'une ficelle que vous ferez assez grande pour pouvoir les accrocher en l'air.
Puis accrochez vos bouquets, tête en bas, dans un endroit sombre et bien aéré. Comptez une dizaine de jours de séchage.
Remarque : Je sais qu'il est tentant de faire de plus gros bouquets mais cela empêcherait l'air de passer correctement et vos bouquets pourriront.
Si vous n'avez pas la place de les accrocher au plafond, vous pouvez très bien les faire sécher sur une grille afin que l'air puisse passer de chaque côté et que le séchage soit uniforme sans risque de pourrissement.
------------
Une fois séchés, vous pouvez donner les bouquets tels quels à vos chevaux, les miens en raffolent. Mais vous pouvez également les moudre ou les hacher afin d'obtenir une fine poudre ou des petits bouts de plantes séchées et les utiliser sous forme de cure, par exemple (ce que l'on fera principalement pour nos chiens, nos chats et tout autre petit animal de compagnie).
Comment utiliser l'ortie?
Outre la flagellation thérapeutique dans l’Antiquité (on a arrêté de faire ça, et c'est bien dommage), on peut l'utiliser autant en interne (feuilles et tige) qu’en externe (plus souvent les feuilles) grâce à ses nombreux bienfaits !
En interne : sous forme d'infusion, de plante séchée, de poudre, d'extrait de plante sèche, de teinture mère...
En externe : sous forme de cataplasme.
Mais alors, ses bienfaits?
Grâce à ses multiples vertus, l'ortie peut agir sur différents systèmes tels que :
Le système ostéo-articulaire : Action reminéralisante, anti-inflammatoire.
Le système digestif : Action dépurative, drainante du foie, stimulante des sécrétions digestives.
Le système sanguin : Action vaso-constrictrice, hémostatique, anti-anémique.
Le système cutané : Action astringente (resserre et assèche les tissus), dépurative, anti-démangeaison.
Métabolisme général: Action anti-oxydante, anti-asthénique (tonifie l'organisme), reconstituante, diurétique, tonique et galactogène (stimule la lactation).
Dans quels contextes l'utilisée?
En interne :
Par ailleurs, elle serait également un amplificateur d’autres espèces végétales et donc elle permettrait d’accentuer et d’optimiser les effets d’autres plantes, un peu comme un potentialisateur !
En externe :
Vous pouvez soit faire infuser les orties afin d’imbiber des compresses que vous pourrez mettre à la base de la queue et/ou de la crinière pour combattre les gratouilles (dermatite, eczéma...) mais aussi sur les articulations douloureuses. Il est également possible d'utiliser les feuilles fraîches et de les appliquer directement sur les zones citées ci-dessus.
En conclusion, malgré son image de mal-aimée, l'ortie est une des plantes possédant de nombreux bienfaits pour la quasi-totalité du corps. Et puis, pour nous êtres humains, nous pouvons également l'utiliser en soupe (c'est délicieux) mais aussi dans nos jardins en tant que purin, elle sera un excellent engrais naturel, anti-parasite, anti-fongique. Pensez aussi à votre compost dont elle activera la fermentation.
En bref, une plante aux multifonctions et dotée d'excellentes propriétés !
Prenez bien soin de vous et de vos compagnons,
Naturellement, Hélène.
Comments